Il y a énormément de monde ce soir qui attend l’ouverture des portes de l’Elysée Montmartre pour retrouver enfin IN FLAMES, qui n’est plus apparu chez nous depuis 2002. En début d’après-midi la foule était déjà importante aux alentours de la salle, certains espérant certainement apercevoir leurs idoles. 

Dès l’ouverture les spectateurs restent disciplinés en attendant le contrôle de la sécurité ; changement de comportement dès l’entrée dans la salle, c’est la ruée sur le stand de merchandising, et IN FLAMES ne fait pas les choses a moitié : il y a du choix, même si certains prix restent prohibitifs. Le concert est sold-out depuis déjà plusieurs semaines mais la salle ne sera entièrement remplie que durant le set de SEPULTURA qui, ce soir, a beaucoup impressionné. Malgré les nombreuses critiques à l’encontre de Derrick Green celui ci est particulièrement en forme ce soir et le public le lui rend bien !

Mais passons directement au coeur du sujet qui nous interesse.
Les notes de l’instrumentale « Your Bedtime Story Is Scarying Everyone » résonnent, alors que l’on aperçoit l’ombre de Peter Iwers derrière le rideau blanc, bientôt rejoint par Jesper puis le reste du groupe. IN FLAMES débarque sur un « Pinball Map » dantesque. Le rideau blanc tombé, les musiciens apparaissent et le public, déchaîné, entame un pogo qui en désempare plus d’un au milieu.

Le son des instruments est plutôt bon et puissant mais la voix d’Anders résonne difficilement à l’arrière, un inconvénient qui sera réparé dès le troisième titre.
Le ton est donné, In Flames va détruire l’Elysée Montmartre ce soir! Et c’est sans transition qu’il enchaîne avec un « Leeches » fracassant, premier extrait de la soirée du dernier album en date, dont le refrain est repris en choeur par une large partie du public.

Anders, visiblement très fatigué, ne démérite pas pour autant et sa voix envoûte litteralement la salle ce soir. Ce dernier entame son premier aparté et nous exprime sa joie de retrouver le public français après 3 années de disette live chez nous, un public qu’il trouve particulièrement énergique, peut être même trop selon lui.
« System », extrait de l’album désormais culte, Reroute To Remain, est plutôt efficace en live même si elle ne laisse pas un souvenir imperissable. S’ensuit « Trigger », sur lequel les enflammés semblent s’en donner à cœur joie, Björn et Jesper étant particulièrement souriants et communicatifs ce soir. Le refrain imparable de ce tube est repris par un public en transe devant la scène qui rattrape le temps perdu depuis 2002 et le dernier passage des Suédois dans la capitale.

« Insipid 2000 » porte mal son nom ce soir, tant la foule devient hysterique à son annonce ; toujours aussi carrés les musiciens enchaînent avec virtuosité les notes de ce titre sublime, avant que le riff de « Behind Space » n’envahisse la salle. IN FLAMES n’épargnera pas nos cervicales ce soir, et c’est en rythme que les cheveux sont sécoués dès le lancement du break ! Grand moment avec l’interprétation de « Colony », Anders malgré une fatigue toujours apparente, porte éminemment bien ce titre devant les yeux admirateurs du public. Anders fait ensuite comprendre à un fan qui  hurle « Colony », que l’ayant déjà jouée ils n’allaient quand même pas la recommencer !
« Crawl Through Knives » est la chanson favorite du nouvel album choisie par l’ensemble des fans lors d’un sondage sur le site officiel du groupe, cela se vérifie ce soir. Ce titre, taillé pour la scène, passe extraordinairement bien du studio au live, le refrain monumental traverse la salle dans une atmosphere indescriptible, deja un classique du groupe. « Black And White » et son départ en chant clair génialissime est une belle performance de la part d’Anders qui arbore des chaussettes à rayures noires et rouges de très bon goût assorties à sa  traditionnelle cravate. Les enflammés sont vêtus par ailleurs de magnifiques T-Shirt à leurs noms, collector !

Anders annonce « Take This Life » et un frisson de folie parcourt l’assistance, ce titre, premier single de l’album Come Clarity, est, à l’instar de « Crawl Through Knives », une tuerie live devant laquelle il est inenvisageable de rester de marbre. Comme pour la majorité des titres, le public accompagne Anders sur le refrain, un public qui semble connaître les paroles de la plupart des chansons de ce soir, ce qui n’est pas négligeable en France! Emotion lorsque le sample de l’intro de « Come Clarity » se fait entendre, une multitude de caméras et appareils photos émergent de la marée humaine tassée devant les barrières et les mains s’agitent au rythme des couplets, accompagnant une performance brillante d’Anders qui visiblement prend beaucoup de plaisir à interpréter ces paroles. « Scream », chanson très violente pas particulièrement transcendante sur album, prend toute sa dimension en live, le refrain est d’une efficacité redoutable !
IN FLAMES enchaîne avec un nouveau tube extrait de Reroute To Remain. Si l’intro de « Cloud Connected » semble interminable tant les notes sont répétées avant que les lumières ne s’allument et que la chanson ne démarre, c’est parceque que l’on est impatient de mettre nos cervicales à l’épreuve sur le refrain absolument imparable de cette chanson, un excellent souvenir.

Le temps passe et les tubes s’enchaînent ; « Bullet Ride » est un missile, Anders oublie un instant sa fatigue pour headbanguer et remuer dans tous les sens ! Petite déception, contrairement à la dernière tournée des festivals de l’année dernière, personne ne montera sur scène remplacer Anders sur ce titre, alors que certains avaient pourtant révisé les paroles.
Après un « Drifter » très efficace mais qui avait légèrement laissé retomber la folle énergie entraînée par l’interprétation de « Bullet Ride », IN FLAMES nous délivre un petit passage « Early Years » avec la magnifique « Moonshield » et son passage mélodique légèrement différent de la version studio mais tout aussi efficace, immédiatement suivie par le cultissime « Episode 666″ ; décidément les refrains sont la grande force des Suédois et les » 6 6 6″ hurlés par le public augmentent la puissance de ce titre, déjà excellent sur album.

Arrive le grand moment de la soirée. Anders, visiblement ragaillardi, invite le public à sauter le plus possible et organise une sorte de concours entres les différentes parties de la salle réclamant que chaque groupe de l’assistance mette toutes ses forces à bouger sur la chanson suivante. IN FLAMES éxécute alors un « Only For The Weak » mémorable, Anders parcourt la scène pour chanter avec son public, il est visiblement satisfait du résultat et distille des sourires en hochant la tête à ses « assistants » les plus déchaînés.
Petit moment d’humour lorsque le chanteur s’empare de l’appareil photo d’un membre du milieu de la fosse pour shooter Jesper en action puis le public, qu’il arrangue avec sa main libre tout en chantant, pour ensuite remettre le précieux appareil à son propriétaire.

« Vacuum » était prévue ce soir, mais rayée de la setlist, elle est remplacée par « The Quiet Place », grand murmure de surprise et d’extase à l’entente de l’intro et communion mémorable entre le groupe et son public qui semble apprécier cette offrande. « Touch Of Red » contient également son lot de bons moments et de délires sur scène entre chanteur et guitaristes.
En apothéose de ce show, « My Sweet Shadow » finit d’achever un public qui, malgré la forte chaleur et une lègère baisse de rythme après « Only For The Weak », restera énergique jusqu’au bout devant des musiciens ravis.
Cette soirée était grande ! IN FLAMES démontre à qui en doutait encore que, même lorsque certains de ses membres ne sont pas en grande forme, il est indéniablement l’un des meilleurs groupes live de la scène Metal.

Dernier moment de franche rigolade lorsque Jesper, devant les mains tendues de dizaines de disciples, emballe le scotch auquel sont accrochés ses derniers médiators et le lance dans la foule dans un geste remarquable, bras tendu, prise d’élan, tout y était ! Seul inconvénient : le scotch finit sa course contre un spot et y restera accroché jusqu’à la fin, privant ainsi les fans de médiators mais leur offrant un bon souvenir. Le guitariste après avoir regardé le scotch d’un air mi-surpris mi-amusé, est rejoint par Björn, les cheveux dejà empaquetés dans une serviette. C’est au tour de Daniel de venir remettre une baguette à un spectateur accompagnée d’une poignée de main sincère et des mots « Merci beaucoup » (en français dans le texte). Un excellent batteur et un grand bonhomme. Peter Iwers plutôt réservé est également très sympathique et salue à de nombreuses reprises la foule. Puis le groupe quitte la salle et je regarde Anders disparaître, un Anders qui malgré la fatigue m’a laissé le souvenir de l’une des plus belles soirées de mon existence.

Les plus courageux auront attendu jusqu’à 2h du matin pour rencontrer les musiciens, et la majorité du public attend avec impatience le retour des Suédois, car Anders nous l’a promis, ils n’attendront pas 3 ans pour revenir nous voir !
En attendant, dans nos têtes défilent encore les meilleurs moments de ce concert…

Superbe setlist avec tous les tubes d’IN FLAMES et les derniers morceaux logiques de Come Clarity pour une heure et demie de show !Après SEPULTURA, l’attente est interminable. L’intro se fait avec le dernier titre tout calme du dernier album avant que le rideau ne se baisse pour découvrir nos cinq suèdois préférés. Anders avec la cravate, une chemise blanche « In Flames » et des chaussettes rayées rouges et noires qui flashent bien, ouah ! Et c’est parti ! A fond du début à la fin. Il y a une ambiance de folie, ça jumpe souvent de partout et je pense franchement qu’IN FLAMES a été agréablement surpris devant l’accueil qu’on leur a réservé. Ce que je percute vite, c’est qu’il y a pas mal de monde qui est venu, comme moi, rien que pour les voir, et qui connaît les paroles par cœur…
Il y a déjà une ambiance énorme sur « System » et « Trigger » (excellente en live) où Anders laisse par moment chanter la fosse. 

Le frontman parle souvent entre les chansons quand ses acolytes zicos vont se restaurer le gosier au mini bar mis à disposition sur la gauche de la scène… Anders raconte un peu sa vie entre chaque titre et j’adore quand il annonce que le prochain va être « Takeeeeeeeee Thisssssssssss Lifeeeeeeeeeeeeee! » Assez impressionnant aussi en live… Comme « Cloud Connected » où ça jumpe à mort dans la fosse. Mais ce n’est encore rien comparé à « Only For The Weak » où Anders arrangue la foule pendant deux minutes avant le début de la chanson, lance des concours sur quelle partie de la salle foutra un maximum de bordel, et quand elle commence enfin, c’est l’explosion totale ! Anders va même jusqu’à prendre un appareil photo pour toffer son pote et la foule en transe, très bon esprit. La fin du concert se finit avec des morceaux de Soundtrack To Your Escape et ses samples massifs, c’est vraiment beau, grandiose ! C’est « My Sweet Shadow » qui vient conclure cette heure et demie d’anthologie !

Personne n’a vu le temps passer que tout le monde en veut encore mais bon, toute bonne chose a une fin…
J’ai du mal à vraiment réaliser que j’ai vu Anders si près de moi dans une salle aussi conviviale que l’Elysée Montmartre où on est quasiment en contact avec les zicos. Si je n’ai qu’un regret en sortant de la salle, c’est juste de ne pas avoir vu IN FLAMES plus tôt en concert. Mais le soir, en me couchant, je m’endors avec cette impression d’extase absolue d’avoir à jamais réparé l’anomalie. Le meilleur concert de toute ma vie, et de très très loin !

 

Avis de WebswordmasteR