* Naissance du genre :
Les prémisces du genre auraient vraisemblablement été posées par le groupe CARCASS, en 1993, à la sortie de l’album Heartwork. En effet, la formation britannique oscillant, à l’époque, entre Grindcore et Death Metal, prenait sur ce nouveau disque un tournant, avec l’ajout de passages mélodiques. D’ailleurs, après le split du groupe, en 1996, Michael Amott, le guitariste, fonda ARCH ENEMY, dans un genre purement Death Mélodique.
– AT THE GATES, DARK TRANQUILLITY et IN FLAMES sont les précurseurs du Death Metal Mélodique.
– Ce n’est qu’en 1995/1996 que le genre apparaît dans sa forme la plus aboutie.
* Caractéristiques du genre :
A ses débuts, le Death Mélodique conservait la violence du Death Metal, dans l’instrumentation agressive et les vocaux râpeux, gutturaux, et y apportait des passages mélodiques grâce aux harmonies et riffs du Heavy Metal, souvent en gardant une touche Black dans les atmosphères.
Les chanteurs utilisent alors des growls conséquents, mais qui gardent une esthétique et un envoûtement certains. Et lors des refrains, ils laissent exploser toute leur puissance vocale pour se mêler aux mélodies des guitares et obtenir un rendu magistral, et mémorable, entre brutalité et beauté. Il ne sera pas rare, non plus, de voir apparaître des invitées féminines prêter leur voix angéliques sur les compositions.
Les riffs sont donc, bien évidemment, rapides et incisifs (majoritairement en tremolo picking) mais se veulent tout de même mélodiques et accrocheurs. Pour renforcer le côté mélodique apporté par les guitares, l’habitude se fait d’agrémenter les compositions de cordes acoustiques pendant les breaks, ou le temps d’une instrumentale entièrement consacrée. Les tonalités folk ne sont également pas en reste, surtout avec l’utilisation de violon(celle)s.
Pour marquer la scission entre violence et mélodie, les instruments sont souvent accordés très grave, la plupart du temps en Do standard.
Le riff de guitare typique du Death Metal Mélodique se compose d’une alternance rapide entre une ligne de basse et des mediums.
Par exemple :
Un autre élément récurrent dans le Death Metal Mélodique est l’utilisation d’harmonisations entre les notes. Les harmonisations les plus utilisées sont en tierce ou en quarte de la gamme majeure.
Par exemple :
Pour ce qui est des paroles, elles sont la plupart du temps loin des écrits sanglants et macabres du Death Metal et se penchent davantage sur des récits fantastiques, de science fiction ou bien encore sur l’expressionisme et les souffrances intérieures (souvent en rapport avec l’amour). Les textes laissent transparaître une certaine mélancolie, qui se retrouve généralement dans la musique.
Pour résumer :
– Rythmique agressive, mid-tempo, et riffs graves, rapides et puissants. Vocaux growlés profonds et maîtrisés.
– Mélodie apportée par les harmonisations, l’acoustique, des éléments folks, du chant clair féminin.
* Evolution du genre :
A la fin des années 1990, le Death Metal Mélodique subit une évolution qui n’était qu’un avant-goût de la tournure qu’il allait prendre par la suite. En effet, les frontmen eux-mêmes se sont adonnés à l’exercice du chant clair, principalement au niveau des refrains, pour accroître leur efficacité. Cette tendance apparaît clairement sur l’album Projector de DARK TRANQUILLITY, en 1998, mais également chez IN FLAMES, où Anders Fridén expérimentait peu à peu cette technique, comme sur Whoracle, en 1997, ou Colony, en 1999.
Ce succès sans cesse croissant du genre n’était pas anodin. En effet, le Death Metal Mélodique prenait petit à petit une tournure très moderne et principalement axée sur la mélodie et les passages accrocheurs ; d’où des structures musicales moins complexes, et directes, et des riffs dynamiques qui ont rendu le genre plus abordable et répandu au sein des amateurs de musique extrêmes. D’ailleurs, plusieurs groupes phares et prometteurs ont suivit cette modernisation mélodique du son, l’exemple le plus courant et polémiqué du genre étant IN FLAMES qui, avec son album Reroute To Remain, en 2002, a perdu bon nombre de ses fans des premières heures, en se réoriantant vers un style plus formaté, reposant beaucoup sur les claviers, et souvent dénigré pour ses sonorités Alternative, presque Néo Metal, tandis que leurs collègues de DARK TRANQUILLITY se sont plus intéressés à l’apport d’atmosphères gothiques mais en conservant leurs style musical. On pourrait d’ailleurs avancer qu’IN FLAMES a ouvert la voie à d’autres puisque SOILWORK a également pris une direction similaire. Un autre exemple est le groupe SONIC SYNDICATE qui s’est, plus tard, tourné vers du Metalcore, pour maintenant terminer en un mélange médiocre de Pop Rock Alternative et Electro.
Néanmoins, pour éviter de créer une musique déjà jouée des milliers de fois, les groupes ont commencé à croiser les genres pour tenter de se démarquer et apporter un peu de renouveau à un style essouflé. Ainsi, cette même décennies des années 2000, a également vu florir, en parallèle, des formations intéressantes qui on réussit à capter l’attention. Si les mélanges les plus courants, hormis le Metalcore, restent ceux de Death Mélodique et du Power Metal, comme le montrent les groupes MERCENARY, NORTHER, du Doom Metal, à l’instar d’AMORPHIS, SWALLOW THE SUN, du Gothic (BEFORE THE DAWN), ou du Progressif (SCAR SYMMETRY), il n’est pas rare de tomber sur des associations moins communes mais au résultat excellent comme le Folk d’ELUVEITIE, la Trance de BLOOD STAIN CHILD ou bien le Rock’n’Roll de HELLTRAIN.
Pour résumer :
– Evolution fin ’90/début 2000 : chant clair, claviers, mélodie prononcée dans les riffs.
– Première moitiée des années 2000 : émergence de groupes partout dans le monde, et modernisation du genre, en accentuant sonorités électronniques et mélodies.
– Seconde moitiée des années 2000 : perte en crédibilité du genre et stagnation de la scène, malgré le croisement des genres.
GROUPES PHARES
– Amon Amarth
– Amorphis
– Arch Enemy
– At The Gates
– Dark Tranquillity
– Hypocrisy
– In Flames
– Soilwork
AUTRES GROUPES (PROMETTEURS)
* Juste sur un album ou une période
CyberInflames / Dairadatzu