Enfin le voilà cet article que je voulais pondre sur le Swedish Death Metal de Daniel Ekeroth. Il faut dire qu’en matière de Death mélodique, et même de Death tout court, rares sont les ouvrages à traiter spécifiquement de la scène suédoise. Or c’est quelque chose qui nous plait particulièrement sur MSF. Donc si vous cherchez un bouquin traitant du sujet, il ne faut pas y aller par quatre chemins, c’est celui-ci qu’il vous faut.
Swedish Death Metal c’est quoi au juste? Et bien c’est un pavé d’un peu plus de 800 pages (devrais-je dire une bible?) entièrement dédié à l’histoire de la scène suédoise initialement paru en 2008. C’est à Daniel Ekeroth que l’on doit ce travail colossale. Acteur de cette même scène, il l’aura vu grandir et aura apporté sa contribution à plusieurs fanzines et groupes. Ce sont les éditions Camion Banc, prolifiques dans l’édition d’ouvrages « Metal », qui ont eu l’excellente idée de publier cet ouvrage en France en… 2012! Soit 4 ans après la première édition américaine. Pour la petite anecdote, lorsque je me suis décidé à l’acheter, je m’apprêtais à prendre la version anglaise avant de remarquer que la française sortait quelques jours plus tard (ouf). Premier constat, le bouquin n’est pas donné et vous devrez débourser 44€ (prix éditeur) pour lire l’œuvre dans la langue de Molière. Comptez moins si vous optez pour celle de Shakespeare. Néanmoins vous disposez d’un bouquin riche en contenu, doté d’une belle mise en page tout à fait dans l’esprit « Death » et qui a surtout eu la bonne idée de conserver l’artwork bien old-school de l’original. On peut hélas regretter l’abandon de la couverture glacée de la version US et sa bordure noire illustrée (voir ci-dessous). A ce prix quand même messieurs ?
Se lancer dans SDM, c’est partir pour un véritable voyage dans le temps et remonter aux tréfonds de la scène Death. Ekeroth balaye large en commençant par la scène Punk des débuts, puis le réveil progressif de la scène underground très influencée par le Thrash et le Heavy, l’age d’or du Death suédois, ses évolutions et enfin la lente retombée de la scène underground face à la montée du Black Metal. Régions par régions, villes par villes, l’évolution des principaux bastions de ce mouvement est dépeint avec passion, richement illustré de documents d’époques (flyers, covers, démo, photos, etc.) et de témoignages. Car oui Swedish Death Metal c’est surtout le travail acharné d’un vrai passionné qui a vécu cette scène de l’intérieur et qui continue aujourd’hui à l’aimer profondément. Cette passion transpire tout au long du livre et contribue largement à l’immersion dans cet univers.
Et le Death mélodique dans tout ça? Oui, car étant ici sur un forum essentiellement dédié à In Flames, il est normal de se poser cette question. Et bien n’espérez pas y trouver un historique ultra complet sur le sujet. La scène Death étant le cœur de l’œuvre, ses dérivés ne sont qu’évoqués en surface. Néanmoins la scène de Gothenburg et son son si particulier n’ont pas été épargnés et ont le droit à leur petit moment de gloire. At The Gates est très régulièrement évoqué tout au long du bouquin et de nombreux témoignages de ses membres (avec des vrais morceaux de Tomas Lindberg dedans!) illustrent les propos de l’auteur. Notons également quelques courts témoignages d’Anders Friden sur les parties dédiées à la scène de Gothenburg. Pêle-mêle In Flames, Dark Tranquillity, Ceremonial Oast, Eucharist et quelques autres sont mentionnés dans ces pages. Pour le reste, l’abecedaire des groupes en fin d’ouvrage offre un impressionnant complément des formations Death et Death-mélo suédoises.
Dans son ensemble le bouquin et plutôt bien structuré et plutôt précis compte tenu du travail monstrueux qu’à du nécessiter le rassemblement de toutes ces infos (et du peu de traces parfois laissé). On pourrait reprocher le manque d’objectivité de Daniel Ekeroth sur certains points/groupes ou encore des témoignages trop souvent centrés autour des mêmes intervenants. Mais son travail dans l’ensemble est exemplaire et mérite le respect.
Après avoir lu ce bouquin que me reste-t-il de Swedish Death Metal? Et bien l’impression d’avoir appris pas mal de chose, d’avoir découvert nombre de groupes méconnus et d’avoir eu l’occasion de mettre le nez (ou plutôt mes oreilles) dans le travail de formations que je n’aurais jamais pensé écouter auparavant. Un livre riche, parfait hommage à l’histoire de la scène underground suédoise et qui en donne au lecteur pour son argent. Le bouquin se paye même le luxe d’embarquer un abecedaire complet des groupes de Death suédois et une bibliographie des fanzines. De quoi prolonger l’expérience jusqu’au bout. A noter également l’existence d’un triple CD contenant 52 titres de pure Death suédois qui pour certains sont de véritables pièces de musée. Un conseil, que vous soyez amateur de Metal suédois ou simple curieux, ce bouquin vaut vraiment le coup d’œil et je ne peux que vous conseiller de vous le procurer. Sur ce, je retourne écouter du Nihilist!